Do à do gare Montparnasse

Les voyages font réfléchir ! La preuve : cette conversation musicale inattendue que je vous propose aujourd’hui.

# 1 do à do, Gare Montparnasse ou lire facilement les notes…

Il y a quelque temps je me trouvais Gare Montparnasse un jour de grande affluence en attente de mon train pour le Pays Basque. Bien heureux de trouver à m’asseoir sur un bout de coffre étrange servant de sièges aux voyageurs. Me voilà placé dos à dos avec un jeune homme lancé dans une démonstration solfégique à l’intention de sa jeune amie qui avait envie de faire de la musique.

# 2 Voici comment mon voisin de dos

Voici comment mon voisin de dos s’y prenait pour la convaincre qu’apprendre à lire la musique est un jeu d’enfant.

Lui : Tu connais do, ré, mi, fa, sol, la si, do ? 

Elle : Oui

Lui : Es-tu capable de le réciter à l’envers ? 

Elle, presque sans hésiter : do, si, la, sol, fa, mi, ré, do

Lui Très bien. Et maintenant en sautant une note sur deux comme ceci Lui à toute vitesse do, mi, sol, si, ré, fa la, do… do, la, fa, ré, si, sol, mi, do ? »

La jeune fille, très impressionnée s’exécutait avec hésitation en ajoutant cependant

Elle À quoi ça sert ?

Lui Tu vois, les notes de musique s’écrivent sur une portée de 5 lignes auxquelles on peut ajouter des lignes supplémentaires supérieures et inférieures. 

C’est un système BINAIRE ! Soit la note est écrite sur la ligne comme une perle enfilée soit entre deux lignes comme une bulle coincée. 

Il reste à connaître le point de départ do qui s’écrit sur la 1ère ligne supplémentaire inférieure et tout le reste suit en montant par exemple jusqu’au do entre les lignes 3 et 4 ou encore plus haut jusqu’au do suivant sur la 2e ligne supplémentaire supérieure et tu connais déjà 15 notes en montant et en descendant.

À ce moment-là j’ai jeté un coup d’œil pour voir s’il se servait d’un support visuel, mais non tout était clair dans sa tête, mieux encore, son amie semblait comprendre. J’attendais la suite avec intérêt…

Lui : Et à partir du moment où tu connais la série une note sur deux tu lis facilement les notes sur les 5 lignes : mi, sol, si, ré, fa et même ensuite sur les deux lignes supplémentaires la et do, en montant et en descendant. 

De même pour les “bulles” la note suspendue sous la portée étant ré, les notes suivantes entre les lignes qu’on appelle les interlignes au nombre de 4 : fa, la, do et mi et même encore celle sur la portée sol et entre les 2 lignes supplémentaires si. 

Notre jeune ami était très satisfait de son explication et j’attendais la réaction de la jeune fille au moment où l’annonce de leur train s’étant affichée, ils ont disparu. 

Je dois dire que l’appropriation par ce jeune musicien débutant de ce qu’il appelait un système binaire de lecture de notes m’a impressionné. Bien sûr tout le monde n’accède pas à la lecture de notes par le même cheminement de la pensée, mais la conviction affichée était certainement pour lui le meilleur moteur pour ce qui finalement est nécessaire pour tous : un long entraînement.

Une remarque s’impose cependant : cette démonstration est valable pour la lecture de notes en clé de sol uniquement. Là j’entends déjà certains débutants rétorquer : pour la clé de fa, c’est facile, c’est 2 notes au-dessus de la clé de sol.

Cette façon de « voir » les choses est l’exemple même de la fausse bonne idée. Pourquoi ?Premièrement, parce que, comme pour une langue, il faut apprendre à penser en clé de fa et non penser systématiquement en clé de sol et « traduire » en clé de fa en ajoutant deux notes ce qui au passage ralentit considérablement la vitesse de lecture, mais deuxièmement et principalement parce que C’EST FAUX

# 3 Regardons le tableau ci-dessous 

Faisons les constatations suivantes : 

1. Les notes en clé de fa et celles en clé de sol concernent des sons appartenant à des registres différents : le grave et l’aigu.

2. Dans le médium les sons peuvent s’écrire aussi bien en clé de fa que de sol grâce aux lignes supplémentaires.

3. Dans l’extrême grave et l’extrême aigu, pour éviter de trop nombreuses lignes supplémentaires on ajoute un signe, 8vb (= octava bassa c’est-à-dire une octave plus basse) pour le grave et 8va (= octava alta, une octave plus haute) pour l’aigu.

4. Le système binaire prôné par notre étudiant parnassien peut donc s’appliquer aussi à la clé de fa. Il faut simplement cette fois partir d’abord en descendant du do central (do3 pour les classiques et C4 pour les autres). On peut d’ailleurs remarquer que le placement des différents do sur les 2 portées est parfaitement symétrique par rapport à l’axe qu’est le do central du clavier.

Cette explication binaire permet donc l’accès à la lecture de tous les sons correspondant aux touches blanches du piano, une explication simple, mais pas simpliste que je salue aujourd’hui, mais qui bien entendu n’exonère pas ensuite de tout l’entraînement nécessaire pour que la lecture de notes devienne fluide ce que seule la pratique rend possible.

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