La pensée musicale harmonique

Beaucoup d’entre vous me disent aimer improviser au clavier des mélodies à la main droite et même fixer une composition, mais être très déçus de ne pas arriver à l’accompagner correctement à la main gauche.

# 1 Un outil harmonique riche et facile à utiliser

Je vous propose cette semaine un type d’accompagnement à la portée de pianistes débutants. Il est utilisable dans toutes les tonalités Majeures et mineures. Il est conçu pour s’appuyer sur les piliers de la tonalité, les degrés principaux des deux modes. Les déplacements sur le clavier sont limités au maximum facilitant ainsi les enchaînements d’un accord à l’autre.Pour suivre ma lettre, cette semaine, il faut donc vous installer devant un clavier.

# 2 Comprendre les triades de base

Harmoniser c’est placer le bon accord au bon moment. Les accords les plus simples suffisent souvent à faire sonner correctement une mélodie. Pour faire ce choix, il faut connaître la palette des triades de base qu’offre la tonalité dans laquelle vous allez composer.De deux choses l’une, Il s’agit d’une improvisation et c’est à vous de choisir la tonalité peut-être en jouant la gamme.La mélodie est faite et c’est à vous de savoir En quel ton est-on ? (vidéo des fondamentaux de mes formations 1 et 2)Je propose pour mon exemple de choisir LA mineur. On appelle triades les accords à 3 sons qui peuvent être construits sur chaque degré de la gamme de cette tonalité. Leur particularité dans leur état fondamental resserré c’est de comprendre, à partir de leur basse, une 3ce et une 5te ce qui est très pratique pour la main gauche, le doigté à utiliser étant (toujours de bas en haut) 5, 3, 1. Il reste à savoir que les 3 accords de base de toute gamme Majeure ou mineure sont placés sur les degrés I, IV et V, soit, en LA mineur, tonalité que j’ai choisie, les triades sur…

Pour améliorer la qualité de l’accompagnement, je propose d’enrichir le Ve degré d’un 4e son, donc d’utiliser une tétrade construite avec une 7e supplémentaire sur MI : mi-sol#-si-ré. Pour faciliter le jeu pianistique de main gauche je ne jouerai pas le si (qui sera sous-entendu) et je pourrai garder le même doigté 5, 3, 1 (en élargissant la « pince » entre l’index et le majeur, ce qui est très facile). Mes 3 accords de base de LA mineur deviennent donc…

# 3 Disposer ces accords à la main gauche

Je vous suggère maintenant de regarder la vidéo très courte sur la façon de jouer ces 3 accords de base de manière à bouger le moins possible la main gauche.

Voici l‘exemple 3 tel que je le joue dans la vidéo

Vous aurez remarqué que la triade du IVe degré et la tétrade du Ve degré sans la quinte ne sont pas à l’état fondamental resserré (empilement de 3ces), mais renversé pour faciliter le déplacement de la main.

# 4 Comment transposer des 3 accords ainsi disposés dans toute tonalité

Réponse : en suivant le même procédé :

1. Jouer la gamme
2. Isoler les degrés I, IV et V, c’est-à-dire les 1ère, 4e et 5e notes et construire une triade doigtée 5, 3, 1 sur I et IV puis une tétrade avec ce même doigté (sans la quinte) sur V.

Vous pouvez alors improviser à loisir sur ces 4 accords (3 différents avec retour sur le 1er), dans cet ordre ou même en modifiant l’ordre. L’intérêt est de bouger le moins possible les doigts de la main gauche.

Oui, mais s’il ne s’agit pas d’improviser, mais d’harmoniser c’est-à-dire placer le bon accord au bon moment, comment savoir lequel de ces 3 accords choisir pour le placer sous la mélodie existante ? C’est ce que j’expliquerai dans un prochain article.

# 5 Pour ceux qui veulent aller plus loin

En attendant, si vous voulez élargir votre palette d’accords, vous pouvez suivre le même procédé en commençant et finissant sur le Ve degré, ce qui donne, toujours pour la tonalité de LA mineur :

• Mi-sol#-si (triade du Ve degré)
• Mi-la-do (triade renversée du Ier degré)
• Ré-la-si (tétrade renversée du IIe degré sans la quinte, fa)
• Mi-sol#-si (triade du Ve degré).

On introduit ici un nouveau degré bien placé, le IIe.

# 6 Intérêt du kit

L’intérêt d’avoir ce « kit » de deux séries d’accords qui fonctionnent dans toutes les tonalités, c’est que

• L’un finit de façon suspensive (V – I – II – V) c’est l’exemple 4,
• L’autre, de façon conclusive (I – IV – V – I). c’est l’exemple 3.

En les alternant, vous pouvez développer des improvisations bien structurées.

# 7 A vous de jouer !

En attendant la suite, entraînez-vous à la main gauche, mais surtout, amusez-vous à improviser en même temps la main droite et variez les tonalités mineures ou Majeures !